Le dernier marocain de Guantánamo : 10 ans qu’il attend son procès – #Maroc #Morocco #Guantanamo

Mise à jour : Il paraitrait que parmi les 12 marocains de Guantanamo seulement la moitié a été rapatriée. J’espere que le gouvernement marocain pourra aider à faire la lumière sur leur sort.

10 ans aujourd’hui déjà que Guantánamo, ce trou noir du droit, existe. Les prisonniers, dont certains considérés “non jugeables” par l’administration US sont condamnés à passer le restant de leurs jours dans des cellules individuelles sans possibilité de recours.

Younous Chekouri est l’un d’eux. Ce marocain de 44 ans, natif de Safi, y aura passé 10 ans de sa vie. Il n’a jamais été accusé d’aucun crime ni traduit devant une cours de justice.

Un cable diplomatique americain datant de 2008 et publié par Wikileaks révèle que le gouvernement marocain avait expressément demandé le transfert de Chekouri de Guantanamo pour être jugé au Maroc. Une note du ministère marocain des affaires étrangère de l’époque décrivait Chekouri comme l’un des fondateurs du Groupe Islamique Combatant Marocain (GICM). Pour une raison obscure Chekouri n’a été ni extradé ni inculpé depuis.

Selon l’organisation Reprieve Chekouri aurait subi plusieurs formes de torture physique et morale lors de son emprisonnement au camp. Mais en dépit du traitement qu’il aurait subi Younous a toujours été coopératif et non violent. Son plus grand souhait serait d’être réuni avec sa femme et sa famille au Maroc.

Face à l’indifférence vis a vis du sort des prisonniers aux États Unis et dans leurs pays d’origine des ONG se mobilisent pour rappeler qu’il ne devrait y avoir aucune exception au droit des prisonniers pour pouvoir bénéficier d’un procès équitable.
Amnesty International a publié à cette occasion un rapport intitulé: “Guantánamo: Une décennie d’atteinte aux droits humains” (en anglais) ou elle dénonce “un symbole des violations systématiques des droits humains” par le gouvernement des États Unis (avec la complicité de plusieurs gouvernements dans le monde dont celui du Maroc, faut il le rappeler). “Le gouvernement américain a ignoré les droits humains” poursuit le rapport, “depuis le premier jour des détentions à Guantánamo.”
Quelques chiffres à propos de Guantánamo :
  • nombres de détenus  jusqu’à début décembre 2011 : officiellement  171, originaires de plus de 20 pays, dont quatre purgeant une peine après avoir été condamnés par une commission militaire.
  • 48 détenus ne pourront ni être libérés ni jugés, et devront être maintenus en détention indéfiniment selon l’administration Obama.
  • le gouvernement US a demandé la peine de mort contre 6 détenus.
  • depuis 2002, huit détenus sont morts à la base, six par suicide, deux par causes naturelles.
  • 779 personnes auront transité par Guantánamo depuis 2002, pour la plupart sans inculpation ni procès.
  • au moins 12 des détenus à Guantanamo avaient moins de 18 ans au moment de leur “arrestation.”

Voici une liste (non à jour) de prisonniers marocains ayant transité par le camp de Guantanamo, dont la plupart a été transférée au Maroc : http://en.wikipedia.org/wiki/Moroccan_detainees_at_Guantanamo_Bay

Une pétition est egalement disponible pour demander au président américain de fermer le centre de détention avant son discours de l’Etat de l’Union prévu le 24 janvier prochain.
Ici, une responsable d’Amnesty International rappelle la réalité de la prison de  Guantánamo  et pourquoi le président américain, malgré ses multiples promesses, ne fait rien pour fermer le camp :
A voir egalement ce film publié par Amnesty International à l’occasion des 10 ans de Guantánamo :

Vous avez voté ? Maintenant ne vous souciez de rien, le palais s’occupe du reste…

Intéressant article signé par la très sérieuse Associated Press dans lequel on peut lire une déclaration de Abdellah Baha qui reconnaît que le retard accusé lors des tractations pour former le gouvernement était dû aux réticences du palais quant à la nomination de Ramid au ministère de la justice.

Aboubakr Jamai y est également cité. Il considère que les concessions du PJD constituent une défaite pour les islamistes : “C’est une défaite majeure pour le PJD; c’est au moins le signe qu’ils ne prennent pas sérieux la nécessite de faire face aux réels problèmes de ce gouvernement.”

L’article ne mentionne pas l’autre niveau de contrôle que constituent les “conseillers” du roi qui, s’ajoutant aux ministres délègues et autre Secrétaire Général du gouvernement, forment un système à double verrou ou le PJD sera gardé bien en laisse.

Les gens qui ont voté, ne se sentent ils pas trahis ? Non ? Même pas un chouia ? Walou ?

[Infographie] Gouvernement Benkirane : rémunérations et indemnités – #Maroc

Un article paru dans Lakome.com aujourd’hui détaille les rémunérations et indemnités des membres du gouvernement Benkirane. Infographie (cliquez pour agrandir) :

 

La photo de famille

J’aime les journées comme celle là, où je peux me permettre de tuer le temps a faire des choses inutiles dans ce genre. (Cliquez sur la photo pour l’agrandir.)

Ramid veut reformer la Justice… mais “c’est au roi de prendre la décision”

Mustapha Ramid est probablement le plus en vue des ministres du parti islamiste PJD, depuis qu’il a été nommé à la tête d’un des ministères clés du gouvernement marocain, celui de la Justice (et des libertés publiques, faut-il le préciser ?). Il s’est distingué dans le passé par son franc parler et ses positions clairement opposées aux pratiques du Makhzen, le pouvoir marocain. Dans une interview qu’il a accordée mardi à Reuters, le nouveau ministre déclare vouloir mettre fin aux pratiques du passé, notamment en ce qui concerne le code de la presse et le cas des nombreux prisonniers d’opinion, pour lesquels il laisse entendre qu’il demandera la grâce royale :

“Nous avons notre vision des choses mais nous avons également des contraintes institutionnelles. Le gouvernement ne peut pas intervenir dans la justice. C’est une institution indépendante.

“Il y a cependant une voie unique, qui est celle du pardon royal. Nous y travaillerons donc et nous déploierons nos efforts pour essayer de régler ce problème. En fin de compte, ce n’est pas à nous de décider mais c’est au roi de prendre la décision. Nous essaierons de faire en sorte que cette décision soit basée sur des informations et des propositions que nous présenterons (au roi).” Continue reading

Free Razan!

My friend Razan Ghazawi has been arrested today at the Syrian-Jordanian border. She was on her way to attend a workshop for advocates of press freedoms in the Arab world.

Razan is an indefatigable campaigner for human rights and freedom of expression in her country. She has been advocating for the rights of political prisoners and minorities in Syria and has always fought for the rights of the Palestinians. She is one of the few Syrian bloggers who writes under her real name.

Razan is the most driven, thoughtful and freedom loving person I have ever met. Tonight I’m really worried about my friend and I ask for her immediate release. Please join the #FreeRazan campaign by spreading the word and showing support.

Please find pictures on the following link that you can use on your blogs or as avatars or as Facebook profile pix http://t.co/3tjhQo3y

Resources:

#FEB20, sans qui rien n’aurait changé

 

L’idée du poster ci-dessous m’est venue suite à une discussion avec un ami où il était question du mouvement du 20 février. La question était de savoir si ce dernier avait joué un role dans l’évolution que connaît le Maroc actuellement. Dans mon esprit la réponse est claire : sans le mouvement du 20 février, il est très probable qu’aucune des réformes n’aurait été initiées. Mais le poster mérite une courte explication. Je n’ai pas envie de m’étaler en prose, alors je dirais que ce n’est pas une tentative de minimiser la victoire du PJD, qui est par ailleurs méritée. Cette victoire soulève cependant autant de questions qu’elle ne suscite d’espoir. Je suis sceptique à l’idée que le Makhzen se soit définitivement retiré des affaires mais j’espère me tromper. Que ceux qui gouverneront ce pays tiennent tête aux injonctions autoritaristes du régime. Mais surtout que ceux qui prétendent être démocrates reconnaissent au mouvement du 20 février son droit à manifester et son rôle dans cette évolution–aussi incomplète et frustrante soit elle–au lieu de lui jeter des pierres.

Infographie des législatives marocaines par Chihab Semlali

Brillante infographie réalisée par M. Chihab Semlali (@chihabsemlali) sur les résultats des législatives du 25 novembre, même si j’ai quelques réserves sur l’interprétation qui est faite des idéologies des principaux partis.

Required reading: Morocco’s new elections, just like the old elections?

On Foreign Policy Daphne McCurdy, who participated in an international observation mission for Morocco’s November 25 elections, goes beyond the clichés surrounding the victory of the Islamist PJD party and describes fairly accurately the political reality in the country and the issues at hand following that crucial poll. Truly, the most well-informed and thoughtful article I read so far about the recent legislative elections.

Both the low turnout and the PJD’s success show that Moroccans want genuine change, and won’t be fooled by superficial attempts to win them over. But it is clear that such meaningful change will not come from the king. With endemic corruption, decreasing quality of health care and housing, and increasing levels of unemployment, Moroccans suffer from the same issues that ail the rest of the Arab world. While they probably don’t want to go down the path of revolution, unless political parties take more ownership of the political process and stand up to the king, disaffected Moroccans may find they have nowhere to go but the streets.

Read more