Vous avez voté ? Maintenant ne vous souciez de rien, le palais s’occupe du reste…

Intéressant article signé par la très sérieuse Associated Press dans lequel on peut lire une déclaration de Abdellah Baha qui reconnaît que le retard accusé lors des tractations pour former le gouvernement était dû aux réticences du palais quant à la nomination de Ramid au ministère de la justice.

Aboubakr Jamai y est également cité. Il considère que les concessions du PJD constituent une défaite pour les islamistes : “C’est une défaite majeure pour le PJD; c’est au moins le signe qu’ils ne prennent pas sérieux la nécessite de faire face aux réels problèmes de ce gouvernement.”

L’article ne mentionne pas l’autre niveau de contrôle que constituent les “conseillers” du roi qui, s’ajoutant aux ministres délègues et autre Secrétaire Général du gouvernement, forment un système à double verrou ou le PJD sera gardé bien en laisse.

Les gens qui ont voté, ne se sentent ils pas trahis ? Non ? Même pas un chouia ? Walou ?

La photo de famille

J’aime les journées comme celle là, où je peux me permettre de tuer le temps a faire des choses inutiles dans ce genre. (Cliquez sur la photo pour l’agrandir.)

#FEB20, sans qui rien n’aurait changé

 

L’idée du poster ci-dessous m’est venue suite à une discussion avec un ami où il était question du mouvement du 20 février. La question était de savoir si ce dernier avait joué un role dans l’évolution que connaît le Maroc actuellement. Dans mon esprit la réponse est claire : sans le mouvement du 20 février, il est très probable qu’aucune des réformes n’aurait été initiées. Mais le poster mérite une courte explication. Je n’ai pas envie de m’étaler en prose, alors je dirais que ce n’est pas une tentative de minimiser la victoire du PJD, qui est par ailleurs méritée. Cette victoire soulève cependant autant de questions qu’elle ne suscite d’espoir. Je suis sceptique à l’idée que le Makhzen se soit définitivement retiré des affaires mais j’espère me tromper. Que ceux qui gouverneront ce pays tiennent tête aux injonctions autoritaristes du régime. Mais surtout que ceux qui prétendent être démocrates reconnaissent au mouvement du 20 février son droit à manifester et son rôle dans cette évolution–aussi incomplète et frustrante soit elle–au lieu de lui jeter des pierres.